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bonheur du jour - Page 8

  • Les pages du ciel.

    Lundi. Le ciel dans la colline. Il pare les amandiers en fleurs, les oliviers dansants et les restanques claires. Il s’allonge vers la mer et c’est un festival de bleus.
    Mardi. Ciel de vent. Les nuages font la course dans le mistral, mais ils ne rattrapent pas les oiseaux heureux de ces courants d’air qui les portent.
    Mercredi. C’est le ciel à la plage : immense et profond et bien plus large que tout décolleté. On s’y offre.
    Jeudi. Le gris du ciel est sans relief. Il a envahi tout autant les collines que la mer. Les gabians, eux, restent blancs, signes brefs que la clarté existe encore.
    Vendredi. On le regarde à l’est, car on se lève et on ouvre les volets. L’horizon est encore bouché de nuages soit gris soit violets, comme s’ils s’étaient couchés tard et voulaient retarder l’aube. Mais celle-ci est vaillante : elle pousse les nuages sombres de part et d’autre de la lumière du soleil qui s’avance, encore enveloppé d’une gangue de gaze blanche.
    Samedi. Ciel de l’après-midi à la fin du mois de février : pas un nuage, un azur impeccable du nord au sud et de l’est à l’ouest. Cette sobriété rassure, car elle annonce les ciels d’été qui sont assez semblables.

  • La question du lundi : l’envie.

    "En poursuivant la lecture du matin, celle de Camus, on relève dans un livre qui lui est consacré ce bel extrait : « « Mais, après m’être interrogé, je puis témoigner que, parmi mes nombreuses faiblesses, n’a jamais figuré le défaut le plus répandu parmi nous, je veux dire l’envie, véritable cancer des sociétés et des doctrines ».
    Pour bien comprendre ce qu’il veut dire, il faut poursuivre la lecture : « Le mérite de cette heureuse immunité ne me revient pas. Je la dois aux miens, d’abord, qui manquaient de presque tout et n’enviaient à peu près rien. ».

    Ici, on est à peu près immunisé, mais il a fallu du temps, et il y a encore du chemin à faire pour vivre sans regret dans une grande sobriété au milieu d’une société regorgeant d’indispensables inutiles.

    Et vous, êtes-vous immunisé contre l’envie dont parle Camus ?